Colloque 2015, 29 et 30 mai à Lyon, Espace Tête d'Or.
Urgence et Relaxation
Quand la demande est pressante, quelles sont les réponses de la Relaxation thérapeutique ?
Ce XIIIème colloque de la Société Française de Relaxation Psychothérapique porte sur une attente actuelle de la société qui fait du modèle médical de l'urgence un modèle de vie en général, et qui exerce, tous motifs confondus, une pression croissante en particulier sur le domaine de la santé. Il faut recevoir en consultation de plus en plus de patients dans le même temps, il faut réduire la durée des hospitalisations. Il faut guérir plus vite?...
Or la Relaxation apparaît le plus souvent à tous, patients et soignants, comme un temps d’arrêt, de ralentissement de l’activité, une disponibilité aux sensations et à soi-même. Elle livre l’image d’une pratique au long cours qui agit avec le temps (et non contre la montre), particulièrement dans sa dimension psychothérapique.
Quel est l’enjeu de cette compression du temps ? Qu’attend donc la société d’une réponse immédiate ? Que se joue-t-il dans ce temps de l’urgence ?
La Relaxation, comme outil thérapeutique, vient ici dans son utilisation faire face à la pression exercée par les médecins ou nos collègues de soins, par les patients eux même ou leur entourage, ou par tous à la fois. En effet, la Relaxation, dans ses temps, a des effets immédiats, ainsi qu’une action différée, que l’on peut mettre en parallèle avec une demande, souvent urgente dans un premier temps, mais qui peut secondairement s’élaborer.
La Relaxation s’appuie sur des pratiques anciennes, sources de théorisations sur les thérapies corporelles, révisées au fil des époques. L’HAS (Haute Autorité de Santé) lui a reconnu récemment une place individualisée dans le panel des thérapies. Le projet psychothérapique de la Relaxation propose à l’individu, de reprendre possession de ses propres outils d’adaptation et d’acceptation.
Sur la question du temps nécessaire, dans son ouvrage "Le Corps en psychothérapie de relaxation", Y. Ranty fait une distinction d'emblée entre l'objectif "d'obtenir un effet momentané de repos, de détente et de plaisir", et celui "d'entrainer un mieux-être durable". Pour J.H. Schultz, accéder au cycle inférieur du Training Autogène prend 3 mois, mais pour le cycle supérieur il prévoit 2 ans, et souligne l'importance de la rythmicité et de la temporalité dans la cure. Tant J. De Ajuriaguerra que M. Sapir, dans leur approche psychanalytique de la relaxation, prêtent attention à la temporalité s'y trouvant en jeu. L'Abord Corporel Thérapeutique et la Relaxation Statico-Dynamique, dérivés de la méthode Jarreau-Klotz, font du temps un allié indispensable à l'exploration des vécus corporels, préalablement au temps de l'assimilation. Jean Bergès insiste sur la particularité de l'aménagement d'un décalage au caractère d'urgence fréquent dans la demande chez l'enfant.
Comment les praticiens de ces méthodes s’adaptent-ils aux exigences actuelles du soin ? Où se situe la demande propre du patient, pas forcément identique à celle du système médical ? Comment, dans l’urgence, s’articulent actes médicaux, pharmacothérapie, et relaxation ? Comment l’offre de la thérapie psycho-corporelle répond-elle à cet ensemble - pas forcément harmonieux - et y trouvera t’elle de nouvelles perspectives ?
C’est à ces questions que le Colloque va tenter de répondre en présentant la clinique et la pensée des praticiens actuels. Il va s’agir de mettre en parallèle le travail d’accompagnement en Relaxation psychothérapique et les demandes de la société. Sous la forme d’ateliers, différents thérapeutes pourront vous faire vivre un temps de leurs relaxations, celles-là mêmes qu’ils appliquent dans l’urgence.