Xème Colloque de la SFRP
8 et 9 octobre 2005, Paris
"Les images en relaxation"
La détente libère un espace intérieur, sur un mouvement ou sur un mot de l’autre. Quand manque cet espace intérieur, l’imaginaire aussi peut «manquer» et on peut en souffrir. Le processus qui conduit dune configuration neuronale a une image reste un mystère que la neurologie espère bien identifier bientôt.
En attendant, au coeur de la métamorphose du somatique en psychique et du psychique en somatique en relaxation, l’image occupe une place charnière dont l’évidence nous interroge. En effet, elle se trouve au carrefour de la sensori-motricité et des émotions, des interactions relationnelles ; elle est influencée (préformée) par un contexte culturel symbolique et formel ; elle est impliquée ainsi dans les phénomènes de conscience, d'association et de mémoire et, à un autre niveau, de transfert.
Cependant la monotonie répétitive du quotidien, l’exiguïté des espaces de vie, la pression étouffante des conflits intimes et sociaux déniés par la langue commune, tout un vécu infra verbal du manque peut libérer aussi ses tensions dans la floraison d’images esthétiques projetant et concrétisant au dehors l’énergie empêchée du désir en une illusion persuasive.
Induites ou spontanées, « simples » ou élaborées, purement sensorielles ou verbales, peut-on dire des images en relaxation qu’elles font partie d’un processus thérapeutique, à son origine - au même titre que les images virtuelles comme cela se fait ailleurs - ou à son aboutissement, comme en art ? Ou bien est ce que ce sont les images elles-mêmes qui sont à soigner ? Comme le suggèrent les images du rêve entre merveilleux et cauchemar, y aurait-il de «bonnes» et de «mauvaises» images ? Enfin quelle influence révélatrice la chimiothérapie psychotrope a t-elle sur le processus imageant et comment celle-ci se croise-t-elle avec celle de la relaxation?